Bien qu’il ne faille rien en dire, continuons à parler de ce dont on parlera dans le SJ6 dont il ne faut pas parler....
Et après tout, si des idées dans notre discussion intéressent les rédacteurs du SJ6, tant mieux, je serai ravi d’apporter ainsi ma petite pierre à l’édifice (Oui, oui, c’est bien un appel du pied. Si vous embauchez encore des rédacteurs/relecteurs/correcteurs/bardes-chevaliers urguemands, je suis candidat !).
A la demande de Shandrill (Merci, ô belle Méduse, de poser ainsi vos doux yeux sur mon travail....) je vais essayer de résumer mes idées sur les Costumes du Masque. Je laisse à Alraune le soin de compléter, et à Nonène celui de me contredire !!
Je vais d’abord rappeler ce qui est dit dans la gamme officielle (Y compris les Atlas) sur les Costumes du Masque, puis proposer mon interprétation personnelle, en veillant à bien séparer les deux.
Dans la gamme officielle :
Livre de Base, pages 265 et 266 :
« Toutes ses formes sont spécifiquement créées en fonction des aptitudes dont il a besoin. Chaque apparence est distincte pour chaque trait de caractère qui le définit. Tour à tour, il est ainsi l'incarnation de la méchanceté, de la trahison, de la déloyauté, de la fourberie, du machiavélisme, de la malignité, de la traîtrise ou du danger oppressant. »
« ... il (Le Masque) a accompli sa propre quête, celle de la Perversion, et a consacré autant de lieux qu’il y a de royaumes. Ces douze lieux habités par la Corruption renferment chacun un costume du Masque, une apparence spécifique, dédiée à chaque royaume en particulier. A l’intérieur de la caravane, douze Damnés, les Passeurs de chair, dont les poitrines s’ornent d’un tatouage extrêmement minutieux qui n’est rien d’autre qu’un tableau-monde perverti. Ces tatouages permettent au Masque de se rendre instantanément dans l’un des douze lieux qu’il a corrompus et d’endosser le rôle qu’il y a entreposé. »
Les Cahiers Gris :
On apprend que le Masque a pris l’apparence d’un vieux sage itinérant pour corrompre le Khalife qui devient le Prince des Mirages, et qu’il aime parcourir l’Empire de Keshe sous cette forme.
Les Organisations :
La création de la Renégade sous sa forme actuelle est présentée comme l’oeuvre d’un Minotaure particulièrement impressionnant, le Masque dans l’un de ses plus grands rôles....
La Sentence de l’Aube :
Les Inspirés rencontrent dans les Terres Veuves un très bel homme aux cheveux noirs d’une quarantaine d’années, qui n’est autre que le Masque.
Eclat de Sang :
Le Masque occupe le Costume qui incarne l’Innocence Feinte. C’est une fillette (Qu’on voit dans l’illustration de couverture) du nom de Sybelline. La situation dans ce Drame est un peu particulière, puisque suite au retour d’un Génie fou du nom d’Artemise, aux effets de tableaux-mondes et d’une première version (Un brouillon, en quelque sorte.) du Voile de l’Automne, le Masque se retrouve prisonnier de ce Costume et mourra si son Costume est tué. A la fin de ce Drame, Artemise est vaincu, tout rentre dans l’ordre, et le Masque disparaît, abandonnant derrière lui « un costume de chair et d’étoffe ».
Dramatis Personae :
Les deux premières descriptions nous expliquent qu’Agone de Rochronde est devenu un Costume du Masque. Cette histoire, de même que celle des Ames-Villes, est développée dans la nouvelle en feuilleton qui ouvre plusieurs suppléments de la gamme. On apprend entre autres que les Costumes sont incapables d’engendrer, et que lorsque le Masque n’occupe pas le corps d’Agone c’est Pénombre qui est chargée de l’animer.
Enfin, dans la description de Jean-Eudes d’Oustremance (Un haut dignitaire Liturge) on apprend que le Costume de la Province Liturgique est un certain Ranigar de l’Ambretelle, vicaire charismatique de son état.
Les Atlas :
Dans leur présentation générale des Royaumes, les Atlas expliquent que :
« Certaines Perfections ont été corrompues par le Masque. Ces lieux pernicieux sont devenus ses Sanctuaires, gardés par de pathétiques mais redoutables créatures parodiant l’oeuvre des Muses, parfois par la Merveille corrompue elle-même. Ils servent de halte à la Caravane Noire.
Ces Sanctuaires restent très rares : le Masque en possède un par Royaume crépusculaire, car il ne peut lui-même pervertir une Perfection. Il lui faut tout le talent d’un Harmoniste ayant réussi l’Accordance – et donc peu corrompu à ce moment-là – réalisant une magistrale Oeuvre perfide dans un songe inspiré par la Perfection pour y apporter la corruption.
Cela faisait plus de mille ans que le Masque n’avait pas réussi un tel tour de force. Agone de Rochronde lui a offert il y a peu un nouveau Sanctuaire à Bokkor.... »
Rien dans ce passage ne mentionne directement les Costumes, mais il y a des analogies intéressantes, à mon avis.
Par ailleurs les Atlas précisent l’idée de l’Horloge de l’Harmonde (Développée ailleurs dans cette discussion, ainsi que dans une autre du forum) et indiquent que le Masque veut pousser le Pays-Luth (Un Ecrin lutin en Marche Modéhenne) à se séparer de la Marche pour devenir un Royaume à part entière, et dans le même temps transformer Luth le Lutin (Voir les secrets du Printemps dans la Sentence de l’Aube.) pour en faire un Costume.
Ils indiquent enfin que le Masque n’a pas utilisé depuis très longtemps son Costume Lyphanien.
Interprétations personnelles :
Selon moi, le Masque n’a bien qu’un seul Costume par Royaume. Il tire les ficelles dans les coulisses, orchestre ses mises en scène, mais ne monte sur scène que très rarement. Son incontestable orgueil lui interdit de banaliser ses propres apparitions sur son théâtre cosmique....
Par ailleurs, chacun de ces Costumes correspond à un aspect particulier de la Perfidie : innocence feinte, machiavélisme, danger oppressant, etc....
En effet, tous les Drames réunis composent LE Drame, l’Oeuvre magistrale et démente du Maître de la Mascarade. Et ce Drame, LE Drame, se décline en de multiples thèmes, de multiples variations, qui tous se terminent par la victoire du Masque (Du moins dans ses projets !), obtenue à chaque fois d’une manière différente. Pour chacun de ces thèmes, il y a un Royaume, et un Costume.
Chacun des Royaumes Crépusculaires a donc une ambiance différente, dans sa beauté comme dans sa corruption.
Se pose maintenant la question du « rayon d’action » des Costumes. Si chaque Costume est lié à un Royaume, comment se fait-il qu’il puisse en sortir physiquement ?
Mon idée est que chaque Costume est limité à son Royaume Crépusculaire au sens où toutes ses actions, quelles qu’elles soient, doivent IMPERATIVEMENT avoir pour but la corruption de ce Royaume, c’est à dire y faire grandir l’influence du Masque (Ou l’empêcher de diminuer, et c’est important !).
Le point crucial de cette règle est que les actions du Costume doivent toujours corrompre « son » Royaume, mais peuvent aussi en corrompre d’autres
par la même occasion.
En particulier, un Drame qui aboutirait à une avancée de la corruption de la totalité de l’Harmonde va évidemment faire avancer la corruption dans chacun des Royaumes Crépusculaires. Et, donc, chacun des Costumes pourra, si le Masque en décide ainsi, participer à ce Drame de très grande ampleur.
Par exemple, Agone est devenu le Costume de Bokkor. Désormais, il ne peut plus agir sur les querelles de succession en Urguemand, puisque celles-ci n’ont aucune incidence sur Bokkor. Par contre, si un diplomate Bokkori se trouve à Lorgol pour négocier une alliance avec les Barons afin de renverser Agone du trône de Bokkor, là Agone pourra sans problème venir à Lorgol pour le tuer/menacer/corrompre/etc. De même, Agone peut parcourir l’Harmonde entier afin de travailler au retour de Diurne. En effet, ressusciter Diurne sous la coupe du Masque serait une victoire pour le Semblant dont les conséquences affecteraient la
totalité de l’Harmonde, et donc
en particulier Bokkor.
De la même façon, dans Eclat de Sang c’est le Masque lui-même qui est menacé, puisqu’il risque de mourir. Les conséquences évidemment seraient colossales pour l’Harmonde entier, et donc il peut se agir dans l’Harmonde entier pour essayer de survivre !
Enfin, le LdB précise que le Masque doit se rendre dans une de ses Perfections Corrompues pour endosser un de ses Costumes. J’en déduis qu’il faut que le Costume s’y trouve au moment où le Masque y arrive !
Une interprétation serait donc que le Masque ne peut quitter un de ses Costumes que dans la Perfection Corrompue qui lui est liée (Ou en le tuant, mais dans ce cas il perd ce costume et doit s’en créer un nouveau.), mais le cas de Sybelline dans Eclat de Sang contredit cette idée.
Peut-être alors que le Masque peut quitter ses Costumes n’importe où, mais chargera ensuite un de ses serviteurs de ramener le Costume jusqu’à son Sanctuaire – ne serait-ce que pour éviter que des Inspirés ne profitent de son absence pour détruire le Costume.
Ceci dit, dans ma version personnelle de l’Harmonde, je pense rester sur l’idée que le Masque ne peut endosser ou ôter un Costume dans dans le Sanctuaire où repose normalement ce Costume, et que le cas de Sybelline est particulier à cause de l’influence d’Artemise et du fait que le Masque a été emprisonné dans cette forme contre son gré.
Espérance de vie et mort des Costumes :
Il me semble que les Costumes sont statiques : incapables d’engendrer, ne vieillissant plus, et insensibles aux maladies.
Par contre, ils peuvent être détruits, être tués (Plus ou moins difficilement selon les capacités que le Masque choisit d’avoir sous telle ou telle forme.).
En temps normal, si un Costume occupé par le Masque est tué, le Masque réintègre immédiatement la Caravane Noire, sans autre dommage (Mais il lui faudra visiblement déployer beaucoup de temps et de moyens pour remplacer son Costume perdu.).
Dans Eclat de Sang, le Masque s’est trouvé lié à Sybelline de manière unique et inattendue, même pour lui, et il veillera de toute évidence à ce qu’une telle situation de vulnérabilité ne se reproduise pas ! Ce cas particulier unique n’est donc bien, pour moi, qu’un cas particulier unique.
Voilà, voilà....